Virtuosité et morphologie. L’exemple de JS BACH

 

La virtuosité est une qualité multifactorielle ; les caractéristiques anatomiques ne sont pas majeures, mais certaines morphologies peuvent être limitantes ou au contraire facilitatrices.
Jean-Sébastien Bach était un organiste et un claveciniste hors du commun. Ces aptitudes remarquables de Bach ont certainement été favorisées par une particularité anatomique.
L’anatomiste et musicienne allemande Andreas Otte [1] a analysé les facteurs biomécaniques qui auraient pu renforcer la virtuosité de Bach au clavier.
Andreas Otte, à l’aide d’une photo d’un squelette identifié par les historiens comme étant celui de Bach, a mesuré les caractéristiques de la main gauche de Bach (la main droite n’est pas entièrement conservée). Ainsi, elle a pu mesurer les dimensions de la main : sa longueur dans le sens longitudinal mesurait 21,5 centimètres, son empan (de l’extrémité du pouce à celle de l’auriculaire main ouverte) mesurait environ 27 centimètres.

Bach virtuoseBach était en capacité de jouer une douzième, soit un intervalle de douze touches blanches. Cette capacité fonctionnelle de la main devait être peu commune à cette époque du fait de la morphologie globale des individus à cette période. Cette dimension reste encore aujourd’hui peu fréquente.
Jean-Sébastien Bach avait un empan hors du commun et ce facteur, sans être déterminant, a joué un rôle renforçateur sur ses possibilités techniques. Mais les qualités hors pair de Bach au clavecin et à l’orgue ne se résument pas à l’anatomie fonctionnelle de la main, celle-ci soutient l’exceptionnel talent musical de Bach.

Pour Christie Julien [3], pianiste française, « le pianiste s’adapte à la main qu’il a ». Elle observe que des pianistes avec des mains trapues jouent magnifiquement bien et d’autres avec de grandes mains sont incapables d’aligner trois notes.
Elle nuance toutefois : « Idéalement, il faut avoir de grandes mains, mais il n’y a pas de physique de mains, c’est comme les acteurs de cinéma. Il n’y a pas de physique, il y a des gueules au cinéma, il y a des mains au piano » résume-t-elle. »

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